

Un funérarium voisin immédiat d’un Aldi, est-ce bien « le choix malin » ?
Installer un funérarium, zone de silence, juste à côté d’un Aldi, zone de chahut, en lieu et place de feu le garage Cornelis, le contraste est violent. Dans une société de plus en plus commercialisée, l’éthique au sens de la réflexion relative aux conduites humaines et aux valeurs qui les fondent est malmenée.
Revenons en arrière. Il y a plus d’1 an, le projet d’installation d’un funérarium à côté du hard discounter Aldi se partageant une grande partie du rez-de-chaussée du futur bâtiment et le parking, a été présenté à enquête publique par le promoteur anversois Prime Retail Agency. Ce projet a suscité pas mal d’émois, même au sein du Collège communal ! Pour rappel, la présidente du CPAS s’est abstenue de se prononcer et la 1ère échevine s’y est opposée jugeant l’installation de l’Aldi, à cet endroit, « inappropriée car source de nuisances » ! Et on la comprend quand Aldi annonce 80 000 clients par an et 500 déplacements de voitures par jour sur ce seul site ! C’est sans compter les appartements aux étages qui auront vue, tout au long de l’année, sur les activités funéraires et commerciales. Un mélange de genres irrévérencieux pour les familles endeuillées, mais aussi pour les riverains. Imaginez que s’organise, sur un balcon d’appartement, un anniversaire, un barbecue, un apéro, qu’il y ait de la musique, des cris, des rires, des chants au moment où se met en place un service funéraire qui réunit la famille, les amis d’un défunt pour lui rendre un dernier hommage dans le recueillement et le silence. A méditer.
Dès lors, la proximité de la mort et du business à prix discount ouvre la voie vers des sujets sociétaux :
- Quid du respect du caractère solennel et digne d’un espace funéraire dans un environnement commercial, bruyant et animé ?
- Quid de la perception de la mort dans une société en perte de valeurs ? Cette façon d’intégrer le « commerce de la mort » dans le quotidien n’est-elle pas signe d’une désensibilisation, voire banalisation de sujets aussi graves et essentiels que celui de la mort et des rites qui l’accompagnent ?
- Ethique et commerce sont-ils compatibles ? Est-ce approprié d’avoir un commerce à prix réduit à côté d’un lieu de recueillement et de silence, 2 espaces diamétralement opposés qui ne devraient pas coexister ?
- L’aménagement du territoire a-t-il encore un sens quand la règle du plus offrant a l’air de s’imposer ?
Le débat est ouvert.
Pour votre information, l’Aldi de Wavre, à 10 km de Hamme-centre, fera peau neuve bientôt. L’ancien magasin discount va être démoli et, pour augmenter « le confort d’achat », la future surface de vente sera plus grande de presque la moitié pour atteindre une superficie d’environ 1 350 m2..
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